Ce samedi 19 mars 2022, votre « Service du Livre Luxembourgeois » (Province de Luxembourg) était présent dans les Caves de l’Hôtel de Ville de Virton où s’est tenu le traditionnel « Marché de la poésie » : lectures de poésie, dédicaces de poètes, table ronde, rencontres poético-musicales, exposition, bourse aux recueils et aux revues littéraires…

Cet événement, qui rassemble des poètes belges, français et Luxembourgeois, s’inscrit dans la durée, grâce à l’énergie de Patrice Breno et au soutien de la Ville de Virton et de la Province de Luxembourg.

Mais qui est donc Patrice Breno ?

Né le 14 avril 1954, Patrice Breno a fréquenté l’Athénée de Virton. Il se définit comme un Gaumais de cœur, amoureux de la poésie et de l’écriture. Son activité de bibliothécaire le met en contact quotidien avec le texte. On le connait principalement pour sa revue « Traversées » : une revue trimestrielle de littérature dont il est le co-fondateur et qu’il porte depuis 100 numéros. Il est aussi le chef de projet de la poémothèque : un espace à Ethe qui rassemble des milliers de publications poétiques. Le fichier complet des livres disponibles est régulièrement mis à jour et vous pouvez le retrouver ici.

Patrice se dévoue donc corps & âme pour ce genre littéraire un peu trop souvent oublié : la poésie.

Corps & Ame, c’est d’ailleurs le titre du dernier recueil de Guy Denis, qui rassemble des textes de l’auteur, certains inédits et d’autres déjà publiés. Les illustrations sont de Pierre-Alain Gillet.

Souvenez-vous, nous vous en parlions dans un Canapé-Livres !

En effet, si la revue Traversées se targue de 100 numéros, elle dispose également d’une dynamique éditoriale, avec la publication de hors-séries. Pour toute commande, rendez-vous ici !

Mais revenons au Marché de la poésie…

Le Marché de la poésie en chiffres, c’est deux départs pour des parcours littéraires avec 20 auteurs, 10 hommes, 10 femmes, en lecture dans 5 lieux emblématiques de la ville de Virton ! Deux respirations musicales : l’un au Cheval Blanc à 12h30 le collectif Balaclava et l’autre aux Caves de l’Hôtel de Ville, à 16h30 avec Françoise Daoust.

Les caves de l’Hôtel de Ville accueillaient aussi ce samedi une exposition des œuvres de Magali Durand, de Virton. Cette artiste passionnée par le japon, dont les œuvres s’inspirent de Haïkus, mais aussi du KINTSUGI .« Je compose à partir de différents projets sur papier ou textiles. Principalement des sérigraphies tirées sur mes chiffons maculés de peinture à l’huile. Ces différents morceaux de chiffons sont reliés au pigment d’or (Or val) ou cousu entre eux avec du fil d’or. J’ai donc créé mon univers s’apparentant à un doux mélange de BORO et de KINSTUGI.»

Pour l’évènement, Magali avait choisi d’accompagner ses œuvres artistiques de ses propres haïkus.

Vous pouvez suivre Magali Durand sur son site www.magpointd.be

Le Marché de la poésie est aussi l’occasion de créer du lien. Et pour Patrice Breno, qui aime citer Abdellatif Laäbi, prix Goncourt de la poésie en 2009 : « La poésie, c’est le début de tout. C’est le commencement. En peu de mots, on parvient à cerner beaucoup de choses ».

Deux écoles étaient aussi présentes ce samedi, avec la présentation de différents projets autour de la poésie. Le Collège Notre-Dame du Bonlieu, représenté par des nombreux rhétos présents, exposait un projet original au travers de pochettes de CD, avec comme technique utilisée, l’Oulipo, dont le but est de découvrir de nouvelles potentialités du langage et de moderniser l’expression à travers des jeux d’écriture. L’ARNO de Virton diffusait en boucle des micros-trottoirs sur la question de l’importance et de la signification de la poésie ou encore des mises en voix par les élèves.

Des lectures à haute voix font d’ailleurs tout le succès d’une journée comme celle-ci Pour Patrice Breno, « la poésie doit être lue et exprimée à haute voix, et lorsqu’elle est dite par les auteurs eux-mêmes, c’est une toute autre sensibilité qui nous anime… »

En fin de journée, les auteurs et les éditeurs se sont rassemblés autour d’une table ronde, animée par Guy Denis pour échanger, (se)nourrir, (s’) inspirer.

La journée s’est clôturée par le dévernissage officiel.

Ils vous en parlent :

Guy Denis, Paul Mathieu mais aussi Malika El Maïzi, Philippe Colmant et bien d’autres poètes de la province étaient présents et ravis de pouvoir enfin se retrouver après une pause liée au covid.

Pour Guy Denis, « c’est toujours un plaisir de venir, de rencontrer tous ces poètes, de découvrir tous ces recueils de poésie. J’apprécie tout particulièrement des rassemblements comme celui-ci, trop peu nombreux à mon goût. Enfin un endroit où les poètes et leurs recueils sont mis en avant et ne sont pas noyés dans une foule d’auteurs en tout genre. »

Marc Piret aime aussi ce type d’événement. Il apprécie l’ambiance, savoure le parfum et le vent de liberté des lectures. « L’organisation existe et elle me convient ! La Culture

sort d’un trou, ne perdons pas ça de vue ! Et pour moi, la poésie, c’est comme des étoiles dans le ciel ! nous glisse-t-il non sans une expression de rêveur qui lui va si bien.

Le marché de la poésie, c’est aussi accepter de ralentir, – n’est-ce pas Marc Piret ?

Et pour conclure, citons les paroles de Léo Ferré dans « Les Poètes » dont Guy Denis nous chantonna quelques extraits…

« Ce sont de drôl’s de typ’s qui vivent de leur plume

Ou qui ne vivent pas c’est selon la saison

Ce sont de drôl’s de typ’s qui traversent la brume

Avec des pas d’oiseaux sous l’aile des chansons

Leur âme est en carafe sous les ponts de la Seine

Leurs sous dans les bouquins qu’ils n’ont jamais vendus

Leur femm’ est quelque part au bout d’une rengaine

Qui nous parle d’amour et de fruit défendu »

(…)