Jean-Paul Couvert, artiste plasticien et producteur de tabac de la Semois
Publié le 30.12.2021
Lieu: Corbion
JEAN-PAUL COUVERT
Rencontrer Jean-Paul Couvert, c’est voyager dans plusieurs univers, tous empreints de profondeur, d’humilité et de beauté, spirituels, joyeux et vivants.
Né en 1958, formé en peinture à l’Académie des Beaux-Arts de Liège, Jean-Paul est professeur d’arts plastiques et histoire de l’art, peintre, sculpteur, plasticien, poète, conférencier, mais encore, métier rare aujourd’hui, planteur-fabricant de tabac de la Semois à Corbion, un savoir-faire ancré dans sa famille depuis 1912. Il dirige sa manufacture dans l’amour du produit et du savoir-faire ancestral. « Sans votre tabac, je ne voudrais plus vivre », lui a confié un client. Ses tabacs partent parfois à l’autre bout du monde. Ils sont commandés par des Sioux du Canada, par un maitre laqueur japonais, par des écrivains et par bien d’autres fins amateurs. Le tabac, ce tabac-là, c’est un partage, c’est inspirant, « il permet de se mettre en état, il nous ouvre l’esprit » (sic)…
Jean-Paul Couvert a effectué de nombreux voyages, au Tibet, en Inde, au Cachemire, au Moyen-Orient et au Maroc. Lors de ces séjours, souvent assez longs, il s’est imprégné de la philosophie de ces différentes cultures, de leur approche du vivant, du vide, de la trace, du mystère.
Son oeuvre artistique est plutôt abstraite, reliée à la pratique de la trace, du signe, de l’accident. En lien avec le qi, son geste va au-delà du pinceau et de l’encre et tend vers la part cachée et secrète des choses, « vers une imminente révélation qui ne se produit pas », vers l’insu, le presque révélé.
Le peintre nous propose une métaphysique du regard où les surfaces et les lignes colorées, essentiellement en noir et blanc, sont comme une écriture, où le geste pictural invite à dialoguer avec des présences, des perceptions de l’invisible. « Dans « je perçois », il y a « se perdre soi », se mettre en creux ». (sic)
Jean-Paul cite volontiers les philosophes qui lui sont chers, tels Plotin, Bachelard, C.G.Jung, Mircea Eliade…ou Deleuze : « La tâche de la peinture est de rendre visible des forces qui ne le sont pas. » (Gilles Deleuze, Peindre le cri, in Critique, N°408, 1981)
En sculpture, il travaille le bois, la pierre et le schiste de la région. Il intervient sobrement sur les éléments, choisit son matériau, la pierre qui appelle, celle qui a vécu. Ses interventions donnent à voir l’âme de la matière, du bois ou du minéral, le flux et les strates qui l’animent. Il a réalisé plusieurs sculptures monumentales. A Bouillon, près du pont de Cordemois, s’élève, au sens propre comme au figuré, « L’Esprit de la Semois » (2007). Ce beau bloc de schiste de Herbeumont, haut de 4 mètres, révèle sur toute sa hauteur le tracé sinueux de la rivière, prenant source au bas du bloc pour s’élever et s’ouvrir vers le céleste. Une ligne, une sinusoïde, un chemin sensuel et spirituel, creusé dans la matière, une magnifique allégorie des éléments…
Un « questionnaire de Proust » avec Jean-Paul Couvert.
– Votre mot préféré ? Il s’agit plutôt de deux mots : La présence et l’espoir
– La forme qui vous inspire le plus ? La roue d’Ezéchiel
– Un objet que vous aimez particulièrement ? Une hache polie du néolithique
– Une couleur ? Un presque noir
– Un son, un bruit ? Le trille du merle au printemps
– Une matière ? Le schiste
– Un livre ? Le Tao Te King
– Un auteur ? Jorge Luis Borges
– Un artiste ? Giorgione
– Une phrase essentielle ? « Très précisément, chaque mot désigne l’inconnu. Ce que tu ne sais pas, dis-le. Ce que tu ne possèdes pas, donne-le. Ce dont on ne peut parler, c’est cela qu’il faut dire.» (Valère Novarina)
– La question qu’on ne vous pose jamais et que vous aimeriez qu’on vous pose ? A quoi le présence humaine est-elle présente?
Coordonnées
www.jpcouvert.com
www.tabacsemois.com
Rue de la Hâte 7 – 6838 CORBION sur SEMOIS (Belgique)
+32 61 46 60 02
jpcouvert@tabacsemois.com.
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