Bientôt, le nouveau film de Vivian Goffette
Publié le 20.10.2022
Lieu: Robelmont
de Vivian Goffette
Avec Yanis Frish, Lucie Debay, Paulo Schmit, Laurent Capelluto, Patrick Descamps
Production de Dragons Films
Un réalisateur de chez nous
Vivian Goffette est gaumais. Sa petite patrie d’origine se retrouve toujours au cœur de ses histoires, de leurs ambiances, des décors naturels. « Nul ne guérit de son enfance » nous déclare-t-il. Avec et malgré cet ancrage, ses fictions touchent un public bien plus large puisqu’il se retrouve régulièrement dans des festivals internationaux où il reçoit des prix qui comptent : le prix Canal + pour les courts métrages (la carte postale), le Cinevox pour le meilleur film belge à Namur en 2013 (Yam Dam), jusqu’à la nomination aux Oscars en 1999 (la carte postale). Plus récemment, il obtiendra le grand prix au festival international Quintessence de Ouidah au Bénin. Ce n’est pas si mal.
Les poing serrés
La sortie de son prochain film Les poings serrés est annoncée pour 2023, film intimiste qui nous interroge une fois de plus sur les secrets de famille, sur l’image du père considéré comme un héros ou parfois dont on a honte.
Il a accepté de nous répondre sur ce qui l’a amené à exercer ce métier :
Très jeune, je suis attirée par l’image et d’abord par la photographie. A la maison, les enfants étaient privés de télévision. Je la regardais par bribes, chez les autres.
L’attirance vers son futur métier sera-t-elle provoquée par une frustration ?
A l’adolescence, j’ai reçu une caméra et logiquement j’ai voulu exercer le métier de caméraman. Puis, le besoin de raconter des histoires m’a amené à m’intéresser à la réalisation.
Vivian Goffette étudie à l’INSAS à Bruxelles. Il travaille comme assistant réalisateur sur différents films et téléfilms. Sa première réalisation personnelle sera la carte postale en 1998.
Le pitch de son prochain film
Le jeune Lucien vit à la campagne avec sa mère et son frère aîné. Porteur d’un lourd secret familial, il évite les rencontres. Il se lie d’amitié avec Lies et son père Freddy à la tête d’une scierie villageoise où Lucien se réfugie souvent. Du père absent, on va en entendre parler à l’occasion d’une « sortie dite humanitaire ». En effet, incarcéré à vie, ce père est exceptionnellement autorisé à sortir le jour des funérailles de sa mère, la grand-mère de Lucien. C’est là que tout bascule. Lucien veut rencontrer cet homme plus sensible qu’attendu. Celui qui a commis les crimes les plus affreux va pleurer, menotté et protégé de la fureur populaire par un impressionnant déploiement policier.
Comment nier son identité, faire un trait sur ses souvenirs quand on a 11 ans ?
Comment se construire avec un père dont on ne peut pas se revendiquer ?
La verte province en plan général
Les poings serrés ne dérogent pas à la règle : valoriser sa région natale, la montrer sans verser dans la caricature des ruraux. Au contraire, montrer ses attraits paysagers, son supplément d’âme du point de vue du réalisateur luxembourgeois.
Vous reconnaitrez dans ce film, outre certains acteurs et figurants du coin dont les 3 rôles principaux joués par de jeunes gaumais, des acteurs comme Patrick Deschamps qui joue le grand-père de Lucien ou encore, Lucie Debay, Laurent Capelluto…Vous reconnaitrez sans doute les villages d’Anloy, de Latour, Torgny, Lamorteau, Dochamps, Virton ou Arlon représentant la ville et la prison de Marche.
En complément de l’aide obtenue auprès d’autres services financiers et de pouvoirs locaux (Wallonie-Bruxelles, Wallimage, VAF), le film a reçu le soutien de la province de Luxembourg. En effet, vouloir tourner dans nos campagnes complique encore un peu plus la logistique générale : transport du matériel et de l’équipe du film partant de Bruxelles pour la plupart, les loger, les nourrir. Tout est plus coûteux sans parler des difficultés supplémentaires générées par la crise sanitaire.
Magie de la salle obscure
Le confinement a entamé notre santé mentale et nous a appris que le partage des émotions, la musique, le cinéma, les arts en général sont des éléments indispensables à la vie. C’est ce que les salles de cinéma nous offrent : du partage, de l’art et des sensations. Hors l’aspect qualitatif des images et du son, la projection sur un grand écran permet une totale immersion dans la fiction et dans l’atmosphère du film. En Luxembourg belge, des cinémas et des ciné-clubs nous font sortir de notre quotidien. Tous se battent pour maintenir une belle qualité et des sorties nationales.
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